Croissance internationale 2025 : accélérez votre succès mondial — Synthèse du webinaire

L’IA : de l’idée à la réalité

Gráinne Maycock a débuté la session en évoquant l’enthousiasme suscité par l’IA en 2024, pour ensuite demander si les acteurs du secteur la considéraient toujours comme un mythe ou s’ils avaient commencé à l’adopter concrètement. Florian Faes, de Slator, a proposé une vue d’ensemble et souligné que bien que l’IA et la traduction continuent de susciter un intérêt plus marqué que jamais, la technologie est aujourd’hui profondément ancrée dans les flux de travail au quotidien. Selon lui, le paysage actuel s’articule autour de trois aspects :

L’IA linguistique pour les consommateurs

Des exemples tels que le balado de Lex Fridman, qui a utilisé le doublage par l’IA pour son entrevue avec le président Zelensky, illustrent la façon dont les consommateurs se servent de l’IA pour créer et distribuer du contenu.

La traduction en tant que fonctionnalité : Des entreprises telles que MessagePoint et Oracle intègrent des fonctionnalités de traduction à leurs plateformes, et en font ainsi une fonction secondaire et essentielle de diverses applications selon le modèle du logiciel‑service (SaaS).

L’adoption commerciale : Nous constatons un tournant au sein des entreprises, qui sont près de 60 % à avoir intégré l’IA à leurs opérations. Les entreprises exigent de plus en plus de leurs partenaires de solution d’IA qu’ils les aident à s’adapter à cette transformation.

Arle Lommel, de CSA Research, a indiqué qu’à l’heure où le monde et le secteur se tournent vers des expériences conversationnelles alimentées par l’IA, il est indispensable d’échanger en temps réel avec les consommateurs. Cette évolution vient enterrer les processus de localisation traditionnels puisqu’elle suppose des solutions instantanées et adaptatives que les grands modèles de langage peuvent fournir. Arle a souligné à l’importance de gérer efficacement ces systèmes pour garantir une intégration parfaite dans les entreprises, et remarqué que nous devrons inévitablement adopter un modèle de tarification différent, qui signera la disparition du traditionnel « tarif au mot source », un système qui semble aujourd’hui désuet.

Adoption de l’IA : l’élément humain et la gestion du risque

Eddie Arrieta, de Multilingual Media, a souligné le rôle indispensable que joue l’expertise humaine en ce qui concerne l’intelligence artificielle. Si l’IA est capable de gérer de multiples tâches, la qualité et la nuance apportées par l’intervention humaine restent essentielles. Il a relevé que le sentiment dominant est passé de l’appréhension à l’optimisme et que les professionnels considèrent aujourd’hui l’IA comme un outil collaboratif plutôt que comme une menace pour leur emploi. Eddie a souligné que les flux de travail complexes et les résultats de haute qualité nécessitent toujours une supervision humaine afin d’en garantir une valeur rehaussée par l’IA plutôt que l’inverse.

Et si l’adoption de l’IA évolue, la priorité est de plus en plus donnée à l’efficacité et à la gestion des risques, comme l’a remarqué Laszlo Varga, de Nimdzi. Il a ajouté que si l’IA est capable d’améliorer la productivité de façon significative, elle peut aussi engendrer des difficultés qui nécessitent une gestion particulièrement minutieuse. Laszlo a souligné qu’il est important de faire la différence entre les applications de l’IA adaptées à une utilisation multilingue et celles plutôt adaptées à d’autres finalités. Il a par ailleurs indiqué que, si les entreprises ont envie d’intégrer l’IA, elles sont nombreuses à adopter une approche prudente et progressive afin d’en limiter les risques.

Paysage réglementaire et répercussions mondiales

Le groupe d’experts a également abordé les difficultés réglementaires associées à l’adoption de l’IA. Gráinne a lancé une discussion consacrée aux différentes approches de la réglementation en matière d’IA selon les régions et de la loi européenne sur l’intelligence artificielle, ainsi qu’aux différences normatives d’Amérique du Nord et d’Asie-Pacifique. Selon Florian Faes, les réglementations actuelles pourraient être prématurées, et les innovations du secteur privé pourraient être mieux adaptées à l’évolution rapide de l’IA. Laszlo et Arle ont pour leur part souligné la nécessité d’instaurer des réglementations claires et réfléchies permettant de gérer la confidentialité des données et les questions d’éthique sans entraver l’innovation.

Les principales tendances pour 2025

Pour conclure le webinaire, chaque intervenant a fait part de ses prédictions sur les principales tendances pour 2025 :

Eddie Arrieta prévoit une adoption massive de l’IA dans tous les secteurs, ainsi qu’une attention particulière portée à l’accessibilité linguistique et à la collaboration entre les différents secteurs pour favoriser l’incidence sociale.

Florian Faes a mentionné l’intégration de la traduction en tant que fonctionnalité sur différentes plateformes, et prédit qu’une plus grande disponibilité entraînerait une hausse de la demande.

Laszlo Varga entrevoit une plus grande maturité du côté des acheteurs, avec de meilleurs processus décisionnels pour déterminer quand l’IA ou l’intervention humaine constitue la meilleure option.

Arle Lommel a souligné l’importance croissante de la gestion des risques dans les processus propulsés par l’IA et a mis l’accent sur la nécessité de trouver un juste équilibre entre automatisation d’un côté, et qualité et conformité de l’autre.

Le webinaire, qui a réuni plus d’une centaine de participants, a confirmé que, si l’IA est en train de révolutionner le secteur des services linguistiques, l’expertise humaine demeure indispensable. La clé d’une intégration réussie de l’IA réside dans une adoption stratégique, la formation continue et une approche équilibrée qui s’appuie à la fois sur les progrès technologiques et sur la créativité humaine. Alors que débute l’année 2025, le secteur continuera de s’adapter à ces changements rapides tout en s’évertuant à améliorer l’efficacité, la qualité et la connectivité à l’échelle mondiale.